Intervenante : Laure Verdeau, spécialiste de l’Agence Bio
Le bio, c’est plus cher que le conventionnel, non ?
Alors, plus on est consommateur de bio, plus on change sa façon de faire ses courses, et sa façon de manger. Si on compare deux budgets de famille à pouvoir d’achat équivalent, on en prend une qui mange beaucoup de bio et une qui mange peu de bio, en fait, leur écart de budget alimentaire entre ces 2 familles ne va pas être énorme, il va être de douze points, c’est à dire que la famille qui ne mange pas bio, elle sera par exemple à 100 et celle qui va manger beaucoup de bio sera à 112. Pourquoi ? Eh bien, c’est parce que quand on mange plus de bio, on change son menu. On ne va pas manger la même chose, par exemple on va acheter un poulet, mais au lieu de le manger en une fois entier le dimanche midi, on va faire des salades avec les blancs le lundi, le mardi, on va faire un effiloché avec les cuisses. Le mercredi, on va faire un risotto avec le bouillon de la carcasse qu’on a gardé. Donc c’est une autre façon, par exemple, de rentabiliser la viande. On remarque que les consommateurs bio gaspillent beaucoup moins, ils n'épluchent pas les carottes, ça leur fait 15% de carottes en plus. Ils cuisinent plus. À pouvoir d’achat égal, l’éducation est clé, la capacité de cuisiner et puis aussi l’envie de se prendre un peu la tête parce que souvent, mettre un peu plus de bio, ça veut dire anticiper. Si vous êtes livrés par votre AMAP, par exemple, ça va être des contraintes. Mais en général, on remarque que ceux qui font le choix du bio s’en réjouissent plutôt parce que le bio et le plaisir, ça va souvent ensemble et on a tendance à l’oublier.