Le contrôle technique de votre véhicule est loin d’être une simple formalité : il s’agit d’une véritable assurance pour votre sécurité sur la route, qui permet aussi de prolonger la durée de vie de votre voiture. Mais alors, pourquoi cette vérification est si importante ? Que risque-t-on en cas de manquement ? Voici tout ce qu’il faut savoir à ce sujet !
En quoi consiste un contrôle technique ?
Vérification technique dépassant de loin la simple modalité, le contrôle technique est une condition sine qua none pour pouvoir circuler librement avec son véhicule sur la voie publique. Le contrôle technique permet alors de vérifier le bon fonctionnement des véhicules et d’éventuellement identifier toutes les défaillances qui pourraient entraver son bon fonctionnement ou mettre en danger la sécurité du conducteur ainsi que des autres usagers de la route. Il s’agit donc avant tout d’un contrôle de sécurité, basé sur des règles strictes !
Il est aussi important de mentionner que le contrôle technique est obligatoire dans le cadre de la vente d’un véhicule : à moins d’une acquisition par un concessionnaire ou à un garage, toute voiture de plus de 4 ans doit avoir fait l’objet d’un contrôle technique dans les six mois précédant sa vente. Notez qu’il n’est pas obligatoire que le résultat du contrôle soit positif : il est donc tout à fait possible de mettre à la vente un véhicule nécessitant des réparations ainsi qu’une contre-visite pour être remis en circulation sur la route. Cette prérogative permet ainsi d’informer de manière claire les acheteurs des véhicules de l’état de fonctionnement de leur acquisition.
En l’absence de preuve de ce contrôle technique récent, la Préfecture transmet un refus de livraison de la nouvelle carte grise (certificat d’immatriculation) à l’acquéreur. Notez que cette obligation concerne également les cessions de véhicules à titre gratuit !
À retenir : sauf cas exceptionnels, le délai entre deux contrôles techniques est de 2 ans.
Comment se passe un contrôle technique ?
Le contrôle technique est un acte fortement normalisé et durement réglementé, portant sur les éléments suivants :
- L’identification du véhicule via son immatriculation,
- La vérification des équipements relatifs au freinage,
- Le contrôle de la direction,
- La vérification de la bonne visibilité du conducteur, via l’examen des rétroviseurs et du pare-brise,
- L’examen des équipements électriques,
- La vérification du bon fonctionnement des dispositifs réfléchissants,
- Le contrôle des pneus, des essieux et des suspensions,
- La vérification de l’état du châssis et de ses accessoires,
- Les contrôles annexes de l’ensemble du matériel propre au véhicule.
En tout, ce sont plus de 150 points qui sont examinés avec la plus grande minutie par le garagiste en charge du contrôle technique de votre voiture : près de 665 défaillances probables sont écartées lors de cette vérification. Cet examen technique permet alors de délivrer une attestation de bonne tenue du véhicule, ou, dans le cas contraire, d’exiger une contre-visite après l’identification d’une ou plusieurs des 489 failles justifiant des réparations.
Que se passe-t-il à l’issue du contrôle technique d’une voiture ?
Une fois le contrôle technique effectué par le garagiste agréé, celui-ci établit un procès-verbal en deux exemplaires, qui mentionne la date à laquelle le contrôle a été effectué, les caractéristiques techniques du véhicule, l’identité de son propriétaire ainsi que du professionnel ayant réalisé le contrôle. Ce procès-verbal spécifie également le résultat de la vérification en précisant si celui est favorable ou défavorable, pour raison de défaillances majeures ou critiques.
Dans le cadre d’un contrôle ayant reçu un résultat favorable, un récépissé est délivré par le contrôleur et une vignette est accolée sur le pare-brise du véhicule. Celle-ci spécifie la durée de validité du contrôle ainsi que la date limite du prochain contrôle à effectuer. Le garagiste dépose également sur la carte grise du véhicule un timbre spécifiant le résultat du contrôle technique, notifié par la lettre A en cas de résultat favorable, la lettre D pour des défaillances majeures et la lettre R si le contrôle technique a mis en lumière des défaillances critiques.
Quelles sont les principales défaillances techniques justifiant une contre-visite ?
Les défaillances pouvant être constatées au cours du contrôle technique entrent dans trois catégories principales, à savoir :
- Les défaillances dites mineures : celles-ci comprennent les éventuels problèmes ou défauts qui peuvent facilement être réparés et qui n’ont qu’un faible impact sur la sécurité routière.
- Les défaillances techniques dites majeures : celles-ci, au contraire, sont susceptibles de causer des accidents, de mettre en danger le conducteur du véhicule ou les autres automobilistes. Ces défaillances majeures peuvent également concerner des défauts susceptibles d’avoir une conséquence néfaste sur l’environnement. Cette catégorie de défaillance justifient des réparations à réaliser obligatoirement dans les deux mois suivants le contrôle technique initial, qui seront suivies ensuite d’une contre-visite.
- Les défaillances dites critiques : il s’agit ici de défauts et dysfonctionnements mettant directement en danger la sécurité des usagers de la route ainsi que du conducteur du véhicule en question. Il peut s’agir, par exemple, d’un dysfonctionnement des feux arrière. Ces défaillances critiques justifient, bien sûr, des réparations dans les deux mois suivants le contrôle technique les ayant mises en lumière, suivies d'une nouvelle visite de contrôle.
Selon le site ecologie.gouv.fr, les principales défaillances ayant justifié une contre-visite au cours des années 2020 et 2021 sont les suivantes :
- Défauts détectés concernant les roues, suspensions, essieux et pneus : 10,34 %,
- Défaillances des équipements électriques, des dispositifs réfléchissants et des feux : 8,99 %
- Constatation de nuisances émises par le véhicule : 6,76 %,
- Défauts constatés au sein des équipements de freinage : 5,28 %.
Concernant les défaillances techniques dites « critiques », on retrouve le plus souvent l’endommagement des pneumatiques, une efficacité de freinage gravement défaillante, une non-conformité des pneumatiques, ainsi qu’un déséquilibre critique de l’essieu du frein de service.
Comme vous pouvez le constater, toutes ces défaillances et tous ces problèmes techniques relevés lors du contrôle technique de votre voiture sont relatifs à des composantes essentielles de la sécurité sur la route : c’est pourquoi le contrôle technique est si important !
Quels véhicules sont concernés par ce contrôle ?
Pour assurer la sécurité de tous les usagers de la route, le contrôle technique est obligatoire pour tous les véhicules circulant sur la voie publique. Seule exception : les véhicules neufs de moins de 4 ans, possédant un poids total en charge inférieur à 3,5 tonnes, sont exemptés de contrôle technique jusqu’à la date de leur 4ème anniversaire.
De cette manière, le contrôle technique concerne :
- Les voitures des particuliers (indication VP sur la carte grise) : qu’elles soient monospaces, berlines, citadines ou encore 4x4, par exemple. Le type de motorisation importe peu, car toutes les voitures propulsées aux énergies thermiques, hybrides ou propres sont concernées par le contrôle technique,
- Les véhicules dits « utilitaires » : ces derniers concernent, entre autres, les véhicules professionnels et les petits fourgons. Ces véhicules doivent effectuer en alternance, un an sur deux, un contrôle technique et un contrôle antipollution,
- Les camping-cars, à partir du moment où ceux-ci possèdent un poids total en charge inférieur à 3,5 tonnes,
- Les véhicules étant soumis à une réglementation à part : cela concerne ici les voitures d’époque ou de collection, les véhicules de transport, les auto-écoles, les véhicules de tourisme, les taxis…,
- Les véhicules dits « lourds », pesant plus de 3,6 tonnes.
Notez également que le contrôle technique des deux ou trois roues motorisés, ainsi que des quadricycles à moteur est rendu obligatoire dès le 15 avril 2024.
Quel est le prix d’un contrôle technique ?
Contrairement aux idées reçues, le prix de ce contrôle strictement réglementé n’est pas encadré par la loi : la seule condition à respecter pour les contrôleurs est d’afficher le tarif de cette vérification à l’entrée de leur établissement ainsi qu’au point d’accueil de leur garage. Il est donc plus que recommandé de vérifier et de comparer les prix appliqués par les garagistes agréés près de chez vous pour éviter de dépenser plus que de raison !
Seule contrainte imposée aux contrôleurs : l’obligation de remettre à son client une note détaillée dans le cas de prestations facturées au-delà de 25 € TTC. Les détails de cette fiche concernent notamment :
- Sa date de rédaction ainsi que le lieu d’exécution du contrôle technique,
- Les coordonnées complètes du lieu d’exercice du contrôleur,
- La somme à régler par le client, en TTC et HT,
- Le détail de chaque prestation effectuée, en termes de prix et de quantité,
- L’identification du propriétaire du véhicule ou du client ayant réglé la somme en question.
Cette fiche détaillée doit obligatoirement être remise au client avant le paiement, pour que celui-ci puisse prendre connaissance de tous les tenants et aboutissants des vérifications effectuées sur son véhicule.
Que se passe-t-il en absence de contrôle technique ?
En cas de défaut de contrôle technique lors d’une vérification d’usage réalisée par les forces de l’ordre, les sanctions encourues sont particulièrement dissuasives, et prennent effet de manière progressive en fonction de la gravité et de la régularité de cette infraction.
Ainsi, l’absence de contrôle technique ou de réalisation de contre-visite constitue une infraction du Code de la route, et vous expose à une amende au forfait d’un montant de 135 euros. Selon le délai du paiement effectué, l’amende en question peut être majorée jusqu’à 750 euros ou minorée à 90 euros. Il est bon de noter que le non-respect des délais du contrôle technique n’entraîne pas de retrait de points sur votre permis de conduire.
Cependant, il est important de préciser que cette infraction peut justifier l’immobilisation de votre voiture, et ce, jusqu’à ce que vous effectuiez le contrôle technique ou la contre-visite de rigueur. Dans certains cas, votre véhicule peut même être envoyé à la fourrière par les forces de l’ordre.
Déconstruisons ici une idée reçue. Non, il n’est pas possible de conduire un véhicule une fois la date limite de contrôle technique dépassée, même si un rendez-vous est déjà programmé dans les prochains jours auprès d’un garage agréé. Imaginons, par exemple, que la date limite de votre contrôle technique soit le 23 février. Vous avez oublié cette date, et vous vous retrouvez le 2 mars sans contrôle technique à jour. Vous appelez donc un garage agréé pour prendre rendez-vous pour le 7 mars prochain. Durant ce laps de temps vous séparant de votre rendez-vous, n’utilisez pas votre véhicule. Vous risquez les sanctions précédemment citées en plus de potentiellement mettre en danger votre propre sécurité ainsi que celle des autres usagers de la route. Ainsi, même la preuve d’un rendez-vous programmé en centre technique agréé ne vous donne pas de passe-droit pour utiliser votre véhicule !
Où réaliser un contrôle technique de votre voiture ?
Le contrôle technique ne peut pas être réalisé par n’importe quel garagiste : pour que celui-ci puisse vous délivrer un procès-verbal et une vignette attestant de votre contrôle, il est nécessaire de faire partie d’un des 6 000 centres de contrôle agréés par l’État. Les centres agréés sont identifiables par un panneau composé d’un cercle bleu entourant la mention « Centre de contrôle technique des véhicules » suivie du numéro d’agrément unique. La qualité des contrôles est par ailleurs surveillée par les directions régionales.
Notre astuce : certains garagistes agréés proposent la remise en état de votre véhicule avant le passage du contrôle. Vous pouvez donc déposer votre véhicule dans ces centres, qui se chargeront des réparations susceptibles de favoriser le bon déroulement du contrôle technique. Les contrôleurs du garage procèdent ensuite aux vérifications d’usage avant de vous remettre votre voiture avec la vignette comportant la mention favorable.
Vous voilà à présent parfaitement informé des composantes du contrôle technique ainsi que de l’absolue nécessité de réaliser cette vérification dans les délais impartis, non seulement pour éviter une sanction, mais aussi et surtout pour garantir votre sécurité et celle des autres automobilistes sur la route !