Connaissez-vous vraiment le 14 juillet ? Cette fête nationale riche en bonne humeur et en feux d’artifice est une date symbolique en lien avec de nombreux événements historiques marquants pour la France ! En voici quelques exemples…
La prise de la Bastille en 1789
C’est l’événement le plus célèbre, auquel est associé le 14 juillet. En pleine crise politique et économique, au début de la Révolution française, la population est inquiète : la présence de troupes étrangères attise la crainte d’un complot aristocratique, alors que les prix des grains et du pain, au plus haut, éveillent la crainte de la famine. La population se soulève et, après s’être emparée de milliers de fusils aux Invalides, marche vers la prison royale de la Bastille pour y récupérer de la poudre et des balles. Le siège durera plusieurs heures et fera plus d’une centaine de morts avant que la garnison de la Bastille ne dépose les armes. Son retentissement, en France et jusqu’au bout de l’Europe, sera énorme.
La Fête de la Fédération en 1790
Pour le premier anniversaire de la prise de la Bastille, les députés et le marquis de La Fayette, suivant l’exemple des fêtes civiques instituées dans divers départements, ont l’idée d’une grande fête, à Paris, célébrant l’union de la nation et de toutes ses composantes. Ainsi, les travaux d’aménagement du Champ-de-Mars – qui devrait pouvoir accueillir 100 000 personnes – mobilisent des milliers de personnes, de toutes origines, ouvriers, « gens de métier », bourgeois, jusqu’aux nobles dont La Fayette en personne. Le 14 juillet, 100 000 fédérés défilent et le roi Louis XVI prête serment devant la Nation, dans une ambiance d’allégresse.
La Marseillaise décrétée pour la première fois hymne national en 1795
On ne présente plus La Marseillaise, à la fois chant patriotique, appel aux armes et ode à la liberté, aux couplets composés par Rouget de Lisle, dans le cadre de la guerre portée par la France en Autriche… Trois ans plus tard, la Convention nationale déclare ce chant hymne national, statut qu’elle conservera jusqu’en 1804 avant d’être remplacée par Le Chant du départ à l’initiative de Bonaparte. Elle acquerra de nouveau ce statut de 1879 à 1940, quand, sous le régime de Vichy, elle se verra remplacer par Maréchal, nous voilà ! Elle sera enfin définitivement consacrée par les constitutions de la IVe et Ve Républiques.
La fin de la monarchie en 1830
La fin de la monarchie en 1830 est un autre événement majeur de l’histoire de la France. Après des années de régime monarchique sous la Seconde Restauration, la révolution de juillet 1830, dite des « Trois Glorieuses », a mis fin à la monarchie de Charles X et a instauré une monarchie constitutionnelle, sous le roi Louis-Philippe Ier. Cette révolution a été marquée par des émeutes populaires à Paris et dans d’autres villes de France, qui ont conduit à l’abdication de Charles X et à l’installation de Louis-Philippe Ier sur le trône. Cette monarchie de Juillet se maintiendra jusqu’en 1848 et son remplacement par la IIe République.
L’instauration de la fête nationale en 1880
Le 6 juillet 1880, une proposition de loi du député Benjamin Raspail est promulguée et intronise le 14 juillet comme fête nationale de la République française. Fait intéressant : il n’est pas précisé à quel événement cette date fait référence : prise de la Bastille de 1789 ou Fête de la Fédération de 1790 ? Cette zone grise permet à chacun de s’approprier cette date selon son courant politique. Certains jugent en effet 1789 comme trop violent et sanglant, quand d’autres critiquent la Fête de la Fédération comme un événement avant tout royaliste… Le 14 juillet de cette même année, la devise Liberté, Égalité, Fraternité s’invitera officiellement sur les frontons des monuments et institutions publiques…
Le Défilé de la Victoire de 1919
Georges Clemenceau, président du Conseil, prend l’initiative d’un grand Défilé de la Victoire le 14 juillet 1919, 8 mois après la signature de l’Armistice qui consacrait la fin de la Première Guerre mondiale. Ce défilé se voulait autant une célébration de la victoire et de la Résistance, qu’un hommage aux morts et aux blessés. Des soldats mutilés, puis les maréchaux Joffre, Foch et Pétain, ou encore des contingents des armées alliées, constituent l’essentiel de la parade. Celle-ci partira de la porte Maillot pour rejoindre la place de la République, passant devant des lieux emblématiques tels que l’arc de Triomphe, la place de la Concorde, les Champs-Élysées ou les Grands Boulevards.